«A la mémoire de nos anciennes » de Teresa Araya
Naître dans un lieu et vivre dans un autre semble être le destin d’une bonne partie des artistes contemporains.
Chez certains, comme Teresa Araya, cela se traduit par un profond anticonformisme qui la conduit à dévêtir les évidences.
Derrière les urbanités apparentes, un consciencieux ponçage révèle des passions pas si lointaines, du désenchantement, de la mélancolie ; et les portes calfeutrées ne parviennent à étouffer les tragédies, les ruisseaux d’un sang qui ne cesse de fluer.
Le résultat de cette aventure, c’est d’extraordinaires palimpsestes. Araya donne un tour de manivelle à ce marché aux puces qu’est la mémoire et s’autorise la dérision parce que sans l’humour, sans la distance entre soi-même et le cratère de la douleur, les migrants retomberaient entre les mains des barbares.
Luisa Futoransky
Décembre 2011