PHABY

PEINTURES

PHABY quatuor 400x100 cm

 

2014-08-26 expo Rabotage

LA PEINTURE DE PHABY

Phaby se désigne elle-même comme peintre informelle ; d’ailleurs, elle refuse de titrer ses toiles, afin d’écarter toute tentation de réduire ce qu’elle nous montre à une seule forme de représentation.

Cela ne veut pas dire que la peinture de Phaby soit dépourvue de formes et de sens ; sa maîtrise de la composition colorée atteint au contraire un tel niveau d’intensité que je ne trouve guère de comparaison qu’avec les maîtres de l’abstraction lyrique que furent Willem de Kooning ou Gérard Schneider. Cette référence ne vise nullement à rabattre l’art de Phaby sur un modèle préétabli, nous voulons seulement souligner l’importance du courant artistique auquel on pourrait rattacher son œuvre.

Ce que l’on nomme abstraction lyrique trouve son origine dans les premières œuvres abstraites de Kandinsky, mais cette dénomination correspond essentiellement à un courant qui s’est épanoui dans les années 1950-1970.

À l’apogée de cette pratique (le mot mouvement serait trop restrictif), les œuvres et les déclarations de peintres tels que Matthieu (France) et Pollock (USA) pouvaient laisser à penser que l’abstraction, alors souveraine dans les meilleures galeries, verrait s’ouvrir encore devant elle toute une époque de développement et de succès. Mais au contraire, les nouveaux courants de l’art ont rapidement détrôné l’abstraction ou bien l’ont cantonnée dans ses formes géométriques. C’est seulement à présent que le public et les galeries redécouvrent ce qui fut en fait un grand feu de joie et ne dura guère plus d’une génération.

L’obstination de Phaby, sa patience, sa constance, depuis plus de quarante ans dans la poursuite d’un travail abstrait et lyrique, d’une œuvre centrée sur la composition colorée, se justifient entièrement par la virtuosité technique et par un sens aigu des combinaisons harmoniques et des possibles dissonances de couleurs.

Phaby est essentiellement une peintre coloriste ; elle trouve maintenant, dans ses dernières toiles, à cette étape du développement de son travail, une assurance et un bonheur qui toucheront tous les vrais amateurs, je veux dire les amateurs qui ne se laissent abuser ni par le caprice des modes, ni par la désillusion postmoderne dont certains font un commerce provisoire, sans trop y croire.

Il faut souhaiter qu’une galerie ou un musée fassent une rétrospective de l’œuvre de Phaby. Ils s’honoreront en faisant découvrir ou redécouvrir une artiste de grand talent dont l’œuvre ne demande qu’à trouver son public.

François DOMINIQUE, écrivain.   18/08/2013