La première lecture que l’on du travail de Ralf Räde est celle d’une proposition levée vers le ciel – verticalité des Balises ou des Corps pierreux. Puis cette verticalité parait stable et profondément enracinée dans le sol. Les œuvres de pierre s’extraient d’une gangue brute et s’épanouissent dans un poli infini pour les marbres, tandis que les calcaires sont encore porteurs du fruit du futur. Tels des graines enfilées, ces œufs de pierre s’attachent au pied père / mère en attente de leur éclosion.
Les bois quand à eux semblent figures muettes, veilleurs du temps arrêté. Ces sculptures verticales élancées se placent en témoins – témoins de la blessure en un temps suspendu.
L’œuvre de Ralf Räde nous dérange car elle nous interpelle dans ce questionnement inconfrontable de la réalité du monde et des humains. Elle s’inscrit en dualité comme témoignage de la douleur, de la blessure, de la torture, mais aussi comme porteur du renouveau de la graine à éclore, des forces vives affrontant le monde – pour le temps meilleur.
Laurence Le Cieux
conservatrice du patrimoine