Bruno KEIP

PEINTURE

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Associer la musique à la peinture est devenu incontournable désormais dans la plupart des lieux d’exposition. Mais cela consiste en général, à illustrer l’illustration par un choix de morceaux de compositeurs de même époque et culture que celles du thème de l’exposition ou bien un choix très subjectif effectué par les organisateurs de l’exposition.
Il faut reconnaître que c’est déjà très méritant de « cuisiner » ces deux arts qui n’ont aucune raison de ne pas l’être, comme au cinéma par exemple, mais il est bien plus intéressant de tenter de peindre la musique ou jouer la peinture comme autant d’émotions qu’elles expriment.

Peindre la musique, c’est ce que fait Bruno Keip depuis toujours. Il était logique qu’il s’acoquine avec Nicolas Robert et Christian Husson, musiciens improvisateurs pour qu’ils jouent sa peinture… et réciproquement.
Cette démarche n’est pas neuve mais elle est encore malheureusement très rare surtout lorsqu’il s’agit d’en faire un spectacle vivant. L’Action Painting, dès le début des années cinquante, propose le geste impulsif et intuitif comme moteur de l’œuvre picturale. C’est aussi l’époque de la redécouverte, grâce au jazz, de l’improvisation musicale qui irrigue tous les courants musicaux du XXème siècle. En 1971, Vangelis Papathanassiou improvise une partition magistrale sur le travail de Georges Mathieu qui se construit sous ses yeux. Frédéric Rossif, le cinéaste, filme et marque l’histoire de l’art.

Bruno, Nicolas et Christian avaient le choix entre monter un orchestre, créer un atelier de peinture ou dépenser leurs maigres ressources et leur immense énergie à résoudre à leur manière les équations émotionnelles posées par leur pratique collective. Frédéric Rossif n’est plus là pour filmer mais ne doutons pas qu’il s’en présentera d’autres. En attendant, il est possible de les voir et entendre en pleine action.