LA RUE COMME UN THÉÂTRE.
Stage d’écritures théâtrales à échelle de la ville
Sylvie FAIVRE : Metteuse en mots
Christophe CHATELAIN : Metteur en rue
Compagnie Pudding Théâtre http://www.puddingtheatre.fr/
Nous avons une formule qu’on aime bien pour qualifier notre recherche théâtrale : « faire de la rue le théâtre de tous les possibles ».
Pour ces quelques jours avec vous à Semur, l’idée est de s’emparer d’une rue et de la prendre d’assaut par ses 2 entrées. D’y chercher le réel, l’imaginaire, la voix du passé, la mythologie, le quotidien… tous les champs sont ouverts, pourvu que leur traitement soit théâtral. Appréhender, avec respect, l’espace public pour en faire notre terrain de jeu, pour jouer de ses cadres, hauteurs, lointains… Pour y faire naître des histoires.
Le théâtre n’existerait pas sans spectateur pour le regarder et la rue offrant une multitude de points de vue, le public y est une matière essentielle, incontournable et inductrice de jeu.
Nous nous amuserons à créer une jauge, à la guider, à la couper, à construire avec elle. À faire entrer le spectateur dans le jeu pour qu’il ne soit plus juste un observateur mais un élément indispensable à la dramaturgie d’ensemble.
Le travail que nous proposons est avant tout ludique, il s’adresse aux comédiens confirmés, comme aux amateurs. Il ne s’agit pas d’être talentueux mais plutôt de savoir apprendre en s’amusant, trouver en se trompant ; jouer avec soi, les autres et la rue.
« Faire de la rue le théâtre de tous les possibles »
Christophe Chatelain : Metteur en rue …
Né en 1969, Artiste metteur en rue, formateur, acteur pour m’amuser, ancien acrobate, ancien acteur.
En 1980, je suis en sixième, je vois une comédie musicale dans mon collège, c’est le flash, le lundi je cours vers le prof et je lui dis:
«Je veux faire du théâtre»
Lui me dit «je pars l’année prochaine, mais je reprends l’atelier théâtre à mon retour».
Je patiente un an, et j’incorpore cet atelier en 4ème. Je ne savais pas que ça allait changer ma vie.
À partir de là, je pratique le théâtre comme un affamé (c’est toujours le cas). Le prof en question (Yves COURTY) est un fan de Mnouchkine et Peter Brook, un théâtre physique, juste ce qu’il me faut, à l’époque je suis un très bon gymnaste, et tout s’enchaine: je rencontre Sylvie Faivre, ma collaboratrice de toujours. On a 14 ans et elle me dit «ensemble on va faire de grandes choses» (30 ans après on travail toujours ensemble). Et puis tout s’enchaine.
A3 théâtre, première promotion en France, bac théâtre «obtenu» puis une école atypique créée pour nous en Franche-Comté, le DUMST.
École atypique, formation atypique, théâtre physique. Quelques uns des profs: Michel Azama, Pierre Bylan, Jean-Luc Lagarce, Jacques Fornier entre autres.
Parallèlement depuis la terminale, avec Sylvie on croit inventer un théâtre qui se joue ailleurs que dans les théâtres et qu’on a appelé le théâtre AUTRE, en fait du théâtre de rue, mais on ne savait pas.
J’essaie bon an mal an de faire du théâtre de salle mais c’est pas mon truc. Donc on continue nos essais de théâtre Autre. De plus, à l’époque, j’ai incorporé une des meilleures compagnies de feu du moment comme acrobate comédien, La Salamandre, je fais le tour de l’Europe avec eux pendant 5 ans.
Je les quitte, on fonde le PUDDING THEATRE en 1999 et le groupe me donne la responsabilité de regarder. Notre méthode c’est la création collective dirigée, pour moi l’acteur est un créateur.
Le metteur en scène un vampire à idées.
Donc je signe, en tant que vampire metteur en rue, depuis 16 ans, toutes les créations Pudding et en 16 ans ça en fait, si on compte tous les événementiels, les jetables, les créations minutes, appelez-les comme vous voulez, on y a toujours mis la même exigence.
Je crois que la mise en scène n’est pas un don, qu’il faut travailler pour y arriver. J’enchaîne à raison de une à trois fois par an des collaborations avec d’autres compagnies. Les dernières en dates, la Rinophanfaryngite, les Urbaindigènes, les Fugaces, le Cirque équestre Géol, etc.
J’ai soif d’expérience, je suis sûr qu’il faut les multiplier pour devenir bon.
Entre temps, je postule comme cobaye pour ce qui deviendra la FAI-AR.
Deux mois et demi que j’ai mis deux ans à digérer et qui ont profondément maturé mes pratiques. J’y rencontre Michel Crespin, un choc. J’y apprends à connaître Jacques Livchine et Hervée Delafond du Théâtre de l’Unité, des étoiles du nord.
Pour finir, je dirais que la formation est pour moi une ressource indispensable à mon équilibre d’artiste. Je ne compte plus le nombre d’ateliers de pratique artistique que j’ai dispensés en 20 ans avec des enfants, des collégiens, des lycéens, des adultes, des taulards, des handicapés, des circassiens, des intermittents (ou le vilain mot!!!!) en gros des humains.
Formation toujours atypique, QUE DANS DES LIEUX NON CONVENTIONNELS. L’occasion pour moi d’expérimenter, de me remettre en question. Je suis de ceux qui pensent qu’il n’y a pas de recette et s’il y en a une, c’est celle du moment, et on la réinvente ensemble
Sylvie Faivre : Metteuse en mots …
En m’apercevant que mon cv actualisé est à l’intérieur du disque dur de mon ordinateur défunt, je cherche la traduction de curriculum vitae… course/courir et vie !
C’est parti !
Je m’appelle Sylvie Faivre, et suis née en 1969, dans une petite ville jurassienne, coincée entre deux forts.
Je passe sur l’enfance pour arriver directement à l’adolescence, où voulant suivre une amie qui fumait des Rothman’s Rouges, je me retrouve dans l’atelier théâtre du collège où je suis initiée au jeu.
J’en sors quelques années plus tard, avec le bac A3 théâtre en poche, plusieurs spectacles amateurs, et des tentatives d’écritures et mises en scène avec mon ami Christophe Chatelain (né lui aussi, en 69, entre les deux forts).
Nous filons ensemble à la grande ville, à Besançon. Les premières années sont des années d’apprentissage à l’école du Centre de Rencontres pour le DUMST, sous la direction d’un grand monsieur Jacques Fornier.
Dans le peu de temps libre qui nous reste hors de l’école, on expérimente, spectacle de bar, spectacle en plein air… ce qui nous excite c’est le rapport différent au public. Nous qui avons été éduqués en aparté derrière le quatrième mur, on découvre des trésors de possibilités d’adresse publique !
Dans le même temps, j’ai la chance de profiter de la vie professionnelle, je tourne avec Loyon, Dubois de la comédie de Caen et Jean-LucLagarce… je valide mes techniques de jeu ! Entre les tournées, on continue à tester avec Christophe… j’habite un bar alternatif qui nous ouvre les portes de notre premier Chalon Off et de l’incorporation de la musique live à nos spectacles.
Ensuite, tout va très vite, on crée le Pudding Théâtre en 99. Pour continuer à jongler avec la maternité et la vie professionnelle, j’abandonne le jeu et me consacre exclusivement à l’écriture. S’en suivent 18 années puddinguesques, et des commandes en dramaturgie ou/et à la mise en scène, en doublette avec Christophe ou seule… les plus récentes La Folie Kilomètre, Agence de Géographie Affective, Circonvolution, Kactus, Les Urbaindigènes…
La formation aussi, le plus souvent sous forme de stage, avec pour les derniers en dates un beau partenariat avec la Maison du Conte de Chevilly la Rue et sa bande de conteurs…
Et la vie de courir…
250 euros * / 40h
*300 euros avec logement chez l’habitant sans les repas.
Possibilités de repas du midi: 50€ la semaine.
Petits déjeuners gratuits sur le site du festival.
Possibilité de restauration payante le soir sur le site du festival
Pour plus d’informations : lerabot@orange.fr
Inscriptions: Jean Marc Remy: 06 30 32 25 39
ou …..cliquez ! fiche inscription